Qualité de l’air : le Département agit, et vous ?

Pourquoi l’air est dégradé ?

Plusieurs éléments sont considérés comme des polluants de l’air, soit parce qu’ils n’existent pas naturellement dans l’air, soit parce qu’ils sont présents à de trop fortes concentrations.
Ce sont des gaz, souvent invisibles ou des particules solides ou liquides, plus ou moins fines.

La pollution de l’air peut être :

  • d’origine naturelle (érosion des sols, pollens, incendies de forêts, etc.)
  • issue des activités humaines (chauffages individuels et collectifs, transports, industries, agriculture, activités domestiques, etc.).

Concernant l’air intérieur, il existe deux raisons essentielles :

  • Le confinement des logements (économies d’énergie) = concentration des pollutions
  • Nos comportements émetteurs de polluants : le tabac, le chauffage dont le défaut d’entretien ou la mauvaise utilisation peut causer des intoxications au CO, l’utilisation de parfums d’ambiance (encens, diffuseurs, etc.) ou de produits d’entretien qui chargent l’air de composés organiques volatils qui sont très irritants.

Quels sont les risques sanitaires liés à la pollution de l’air ?

Différentes études épidémiologiques, en France et à l’étranger, mettent en évidence un lien  entre la qualité de l’air et la santé tant en termes de mortalité (6500 décès liés à une mauvaise qualité de l’air pourraient être évités chaque année en région Hauts-de-France) qu’en termes de morbidité (pathologies cardio-vasculaires, pathologies respiratoires,etc.).

Ces liens sont mis en évidence aussi bien à court terme (quelques jours après l’exposition) qu’à long terme : la pollution atmosphérique participe au développement de maladies chroniques.

Toutefois, elle affecte différemment les populations, soit parce qu’elles sont plus sensibles (enfants, personnes âgées, personnes souffrant de pathologies, etc.), soit parce qu’elles sont plus exposées (exposition professionnelle, résidents proches d’axes routiers fréquentés, etc.).

Comment agir ?

Limiter votre contribution à la pollution de l’air

Privilégiez les transports moins polluants comme les transports en commun, le vélo ou le covoiturage, au quotidien comme dans vos déplacements domicile/travail.

À domicile

  • privilégiez une température de 19°C le jour, et 16°C la nuit (température recommandée dans les logements entre le 1er octobre et le 20 mai)
  • ne brûlez pas de déchets verts à l’air libre (à noter que le brûlage à l’air libre des déchets verts est interdit)
  • vérifiez que l’entretien annuel de votre installation de chauffage a été réalisé
  • contrôlez vos systèmes de ventilation
  • aérez de 5 à 10 min chaque matin, fenêtres grandes ouvertes, pour renouveler entièrement l’air de la pièce sans la refroidir.

Plus généralement, bien aérer en cas d’activités fortement odorantes (type peinture, installation de nouveaux meubles, notamment avant l’arrivée d’un enfant).

Préservez l’environnement de bébé : évitez les substances dangereuses pour la santé

  • aérez tous les jours pendant 10 à 15 minutes
  • attendez 3 mois après les travaux et l’aménagement de sa chambre pour y installer le bébé
  • évitez les peluches
  • supprimez la fumée de tabac, les pesticides et les produits odorants.

Attention : les plantes peuvent être source de pollution intérieure et d’allergies !

  • certaines plantes peuvent être elle-même allergisante comme certains ficus (exemple : ficus benjamina. Plus d’info sur www.pollens.fr )
  • la terre des pots contient des moisissures qui se retrouvent dans l’air. Certaines espèces de moisissures peuvent être particulièrement agressives pour l’organisme comme aspergillus fumigatus.
  • l’entretien des plantes via les insecticides, les engrais apportent une charge chimique  supplémentaire dans l’air du logement

Les actions de la collectivité

Dans le Pas-de-Calais comme dans l’ensemble de la Région, la pollution atmosphérique est une réalité quotidienne. La région connaît des dépassements des normes de qualité de l’air depuis de nombreuses années en raison de trop fortes concentrations dans l’air de particules fines et autres polluants.
Et qui dit pollution atmosphérique, dit pics de pollution et du coup conséquences accrues sur la santé !
Pour enrayer cette dégradation de l’air, l’État a décidé, en 2014, d’adopter un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) : un ensemble de mesures concrètes pour limiter la dégradation de l’air que nous respirons, au quotidien.
Et en cas de pics de pollution, l’alerte est donnée avec des mesures plus restrictives pour tous les citoyens.

Le PPA, mais encore ?

Le Plan de protection de l'atmosphère (PPA) pour le Nord - Pas-de-Calais est un plan d’actions qui répond aux enjeux sanitaires et environnementaux posés par la qualité de l’air.
Il doit réduire les pollutions de toutes sortes, dans la durée, de manière à restaurer la qualité de l'air.
Il est complété par un arrêté en cas d’épisodes de pollution pour réduire immédiatement et de manière accrue les émissions de polluants et revenir plus rapidement à une situation habituelle.
14 mesures réglementaires + 8 mesures d’accompagnement constituent le plan d’actions du PPA  et ce, dans différents secteurs comme les transports, la mobilité, l’agriculture, les bâtiments, etc. À ces mesures s’ajoutent 4 études pour améliorer les connaissances en matière de qualité de l’air. Le Département du Pas-de-Calais, au même titre que de nombreuses instances régionales (collectivités, associations, etc.) est concerné par l’application de ces mesures dans les domaines de ses compétences.

Énergie

  • L’intégration de nouvelles valeurs limites d’émission pour les installations départementales fixes de combustions de plus de  400kW (chaufferie). Environ 300 installations sont concernées par ce suivi et ce contrôle d’émissions.
  • Un projet de sensibilisation des médiateurs "écologis" du Département auprès de publics en situation de précarité énergétique. Les objectifs : leur permettre de faire des économies d’énergie tout en participant à la préservation de la qualité de l’air (exemple : l’entretien annuel de la chaudière).

Déplacements

  • des déplacements alternatifs à la voiture facilités pour les agents :
    • l’immobilisation de 20% des véhicules les plus émetteurs de polluants en cas de pic de pollution
    • la mise à disposition des véhicules moins polluants (véhicules électriques et hybrides)
    • faciliter le covoiturage pour les trajets domicile-travail.
  • la mise en place d’une signalétique adaptée en cas de pic de pollution dès lors que la limitation de vitesse de 110km/h à 90km/h sur les portions de routes départementales concernées est  validée par la Préfecture
  • un ticket journée à 1 € en cas de pics de pollution de niveau 2
  • des aménagements du Département dédiés au vélo et près de 13 aires de covoiturage réparties sur l’ensemble du Pas-de-Calais

Santé

  • une sensibilisation des PMI du Pas-de-Calais à la qualité de l’air intérieur (exemple : l’édition d’un livret maternité pour alerter la jeune maman sur les sources de pollution de l’air intérieur).
  • la gestion différenciée des bords de routes départementales avec la réduction des produits phytosanitaires.

Que faire en cas de pics de pollution ?

Les pics de pollution ne préviennent pas. Ils peuvent arriver à tout moment de l’année, souvent quand la météo incite à sortir (temps calme voire ensoleillé).
Un organisme surveille et évalue la qualité de l’air en région : ATMO Nord-Pas-de-Calais. C’est lui qui prévient les autorités, les citoyens et les médias que l’air va être particulièrement dégradé, 24h à l’avance.

En cas de pics, il y a deux niveaux d’alerte :

  • Niveau 1 : les citoyens sont invités à suivre les recommandations sanitaires et des conseils sur les comportements à adopter.
  • Niveau 2 : les citoyens sont invités à changer leurs comportements immédiatement, surtout pour les personnes les plus fragiles. Pour les pics de pollution les plus intenses, les autorités rendent obligatoires certaines mesures qui doivent être respectées sous peine de verbalisation.

Quelles sont les mesures à adopter, à respecter ?

  • préservez votre santé en réduisant votre exposition
  • limitez toute activité physique intense ou sportive
  • changez d’itinéraires pour éviter les axes routiers très fréquentés et leurs abords en période de pointe
  • pour les déplacements courts, utiliser le vélo ou la marche à un rythme modéré plutôt que la voiture dont l’habitacle est plus pollué que l’air extérieur
  • réduisez votre exposition à d’autres irritants dont les effets risquent d’être augmentés pendant le pic de pollution  (fumée de tabac, produits d’entretien et de décoration, produits phytosanitaires, etc.)
  • ne calfeutrez pas votre logement. L’aération quotidienne reste préconisée en dehors des heures de pointe.

Réduire sa vitesse en cas de pic de pollution, c’est recommandé ou même obligatoire !

Lorsque le seuil d’information et de recommandation est dépassé, il est recommandé d’abaisser temporairement la vitesse de son véhicule motorisé.
En cas d’alerte, la réduction de la vitesse devient obligatoire :

  • sur les portions d’autoroutes limitées à 130 km/h, la vitesse à respecter est alors de 110 km/h
  • sur les portions d’autoroutes, de routes nationales et départementales limitées à 110 km/h, il convient de rouler à 90 km/h (80 km/h pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes)

Dois-je attendre les pics de pollution pour suivre les recommandations ?

Non. Vous pouvez dès à présent suivre les recommandations qui contribueront à diminuer la pollution atmosphérique. Plus nous anticiperons les pics de pollution en adaptant nos comportements, plus nous les éviterons.
Si vous souhaitez vous informer sur la qualité de l’air que vous respirez, retrouvez la carte régionale proposée par ATMO sur www.atmo-npdc.fr

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