Histoire du Département du Pas-de-Calais : de César à nos jours

C'est en 57 av. JC que les armées romaines firent leur apparition dans la région. Jules César venait de vaincre sur l'Aisne une coalition de peuples de la Gaule du Nord et d'occuper la vallée de la Somme. Lors de l'arrivée des Romains, le territoire du Pas-de-Calais était occupé par deux peuples gaulois, les Morins à l'Ouest d'une ligne partant de la Canche et suivant le cours de la Clarence, les Atrébates à l'Est.
La vie urbaine se développe à Arras, Boulogne, Thérouanne.
En 56, un noble atrébate du nom de Comm, fut nommé roi des deux peuples.
En 52, Comm se rallia au soulèvement de Vercingétorix. En 50, la Gaule devint province romaine.

Sous Auguste, la Gaule fut divisée en cités avec un chef lieu.
L'actuel département est partagé en quatre cités :

  • les Ambiens (Amiens) au sud de la Canche
  • les Nerviens (Bavay) à l'est de la ligne Bapaume-Douai
  • le reste étant réparti entre les Atrébates à Arras(Nemetacum) et les Morins (Thérouanne, Tervanna)

Les cités dépendent du gouverneur de Gaule Belgique résidant à Reims, qui est un sénateur romain.

À partir du milieu du IIIe siècle, la Gaule est touchée par la crise économique et les invasions barbares. En 276, les Francs pillent toute la région.

La romanisation vit le développement de l'agriculture et du commerce, tandis que s'étendait l'habitat.
L'évangélisation fut effectuée à partir du IVe siècle par saint Diogère, saint Victrice, saint Vaast et saint Odomar.
Deux diocèses furent alors créés : celui d'Arras et celui de Thérouanne.
Les invasions barbares déferlèrent au Ve siècle.
Les Mérovingiens firent alors la conquête de la région et l'incorporèrent à la Neustrie.
À l'époque carolingienne se formèrent les comtés féodaux (Artois, Ponthieu, Boulonnais, Ternois).

Au Xe siècle, le pays, ruiné par les Normands, est sous l'autorité des Comtes de Flandre qui suscitent le prodigieux essor des XIe et XIIe siècles. Les hommes maîtrisent de nouvelles techniques agricoles ou artisanales, les échanges se diversifient. Les villes se multiplient, elles traitent les laines d'Angleterre et exportent leurs étoffes sur les marchés méditerranéens et jouissent très tôt de l'autonomie communale.

Au XIe siècle apparurent de nouveaux comtés (Guînes, Hesdin, Saint-Pol), démembrés des anciens.

En l'an 1191, l'Artois, rattaché précédemment au domaine des Comtes de Flandre, est intégré à celui du Roi Philippe Auguste, à la suite du mariage de celui-ci avec Isabelle de Hainaut.

De 1150 à 1250, le pays connaît l'une des phases les plus brillantes de son histoire : le XIIIe siècle est le grand siècle artésien.

Dès les années 1260-1270, s'amorce un déclin qui, par delà la Grande Peste de 1348 et les défaites de la Guerre de Cent ans (perte de Calais en 1347 et désastre d'Azincourt en 1415), s'est prolongé jusqu'à la fin du Moyen Âge.

En 1396, le mariage de Marguerite de Male avec Philippe le Hardi, frère de Charles V et duc de Bourgogne, crée une grande principauté formée de la Flandre, de l'Artois et de la Bourgogne Le XIVe siècle apparaît comme une période d'exceptionnelle croissance économique et démographique.

Au congrès d'Arras de 1435, le Roi et le Duc de bourgogne se réconcilient.
La réunion du Comté au domaine royal, après la mort de Charles le Téméraire (1477), ne dure que jusqu'en 1493. Toutefois, le Boulonnais, dont Louis XI avait rompu les liens féodaux avec l'Artois, reste définitivement français.
Pris par les Anglais en 1347, Calais ne redevint français qu'en 1558 grâce à François de Guise.

Au XVIe , la région fut dévastée par les Impériaux de Charles Quint (destruction de Thérouanne en 1553), puis par les guerres entre ligueurs et huguenots.
En 1554 le "Patz de Calais" ainsi orthographié, désigne le détroit séparant la France de l'Angleterre.
Calais en 1559 (Traité de Cateau-Cambrésis), Arras en 1659 (paix des Pyrénées), Aire et Saint-Omer en 1678 (Paix de Nimègue) rentrent dans l'unité française. Mais, l'Artois ne retrouvera une paix durable qu'à la fin de la guerre de succession d'Espagne en 1713 (traité d'Utrecht).
En 1790, le nom attribué au département est orthographié "Pas-de-Calais" ; il symbolise le "Channel" de la Manche, c'est-à-dire le passage entre Douvres et Calais, de la France à l'Angleterre.

Pendant la Révolution : Robespierre, Carnot et Daunou sont les figures les plus marquantes de la représentation du département. La Terreur a laissé à Arras, sous l'action de Lebon, le souvenir d'une exceptionnelle rigueur. Sous le Consulat, Boulogne et Montreuil voient se réunir la Grande Armée.

La découverte en 1841 de charbon à Oignies va bouleverser l'économie du département. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les compagnies minières vont connaître un essor prodigieux.

Par sa situation géographique, le Département fut profondément meurtri par la première Guerre Mondiale qui dévasta les arrondissements d'Arras et de Béthune.Le département était à peine relevé de ses ruines en 1939 que la Seconde Guerre Mondiale éclata. Il est occupé par l'armée allemande dès fin 1940. La Résistance s'y est organisée très tôt, participant activement à la libération du territoire.

Évolution de l'espace géopolitique : historique des cantons, découpage territorial

  • 1790 : le département du Pas-de-Calais est divisé en 85 cantons
  • 1868 : 44 cantons : division du canton de Boulogne
  • 1887 : 45 cantons : division du canton de Calais
  • 1904 : 46 cantons : division du canton de Lens
  • 1962 : 51 cantons : création de cinq nouveaux cantons dans l'arrondissement de Lens
  • 1973 : 57 cantons : modification des cantons de Béthune, Calais, Vimy, Lens, Hénin-Beaumont, Liévin et Cambrin
  • 1982 : 61 cantons : modification des cantons d'Arras, Courrières, Outreau et Liévin
  • 1984 : 68 cantons : modification des cantons de Calais, Saint-Omer, Lens, Avion, Norrent-Fontes, Boulogne, Bruay
  • 1990 : 77 cantons : création de neuf cantons nouveaux
  • 2015 : A l'occasion des élections départementales en mars 2015, la carte des cantons a été modifiée. La grande majorité des cantons français n’avaient pas été modifiés depuis leur création en 1789. La loi du 17 mai 2013 a réduit le nombre de cantons de moitié c'est-à-dire, de 77 cantons à 39 dans le Pas-de-Calais. Le nombre total de conseillers départementaux est resté, quant à lui, sensiblement le même, passant de 77 à 78.
    Dorénavant, chaque canton est représenté au sein du Conseil départemental (ex Conseil général) par un binôme homme et femme, chacun étant pourvu d’un remplaçant. La parité est ainsi respectée au sein de l’assemblée départementale.

À retenir pour le département du Pas-de-Calais

Le 30 juin 1790, les nouveaux électeurs du nouveau département tiennent leur assemblée à Aire et à la majorité, le chef lieu devient Arras (Arras, Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys étaient candidates). Le département tel que nous le connaissons est alors constitué et par décret en date du 28 juillet 1790, le siège est Arras.

L'actuel département du Pas-de-Calais était composé de 13 baillages dont neuf en Artois et quatre en basse Picardie, subordonnés au Parlement de Paris (Calais, Ardres, Boulogne, Montreuil). Le département était divisé en huit districts : Calais, Saint-Omer, Béthune, Arras, Bapaume, Saint-Pol, Montreuil, Boulogne et en 85 Cantons.

Le saviez-vous ?

Le département a été formé en 1790 par la réunion de l'Artois et du Boulonnais.