Publié le 13 avril 2011

Depuis janvier 2008, le Département du Pas-de-Calais est propriétaire des tours du Mont-Saint-Éloi. Classé monument historique en 1921, le site témoigne de la présence sur cette colline d'Artois d'une abbaye à la longue et tumultueuse histoire. Un chantier de préservation de l'édifice vient d'être entrepris. Il devrait s'achever d'ici deux ans.

Deux ans… Un instant au regard de l'histoire millénaire du lieu. Oratoire au VIIe siècle, collégiale romane au Xe siècle, édifice gothique au XIIIe, l'abbaye a traversé toutes les époques. Bâtiments conventuels, sépulcre, grand réfectoire, les chantiers se sont échelonnés du Moyen-Âge à la fin de l'Ancien-Régime. En 1763, une nouvelle église est consacrée. Les deux tours encore visibles aujourd'hui en sont les ultimes vestiges. Il est vrai qu'à partir de la Révolution, l'histoire tourne mal pour l'abbaye… Fermée par les autorités, transformée en hôpital puis vendue, elle sert de carrière à la population locale. Les maisons à pierres blanches des alentours en témoignent encore aujourd'hui. La situation est telle qu'en 1836, l'État et le Département (déjà !) rachètent les tours en vue de les sauvegarder. Las. Les Batailles d'Artois de 1914 et 1915 défigurent encore le site. Au cours du XXe, et même si, en 1940, la colline est le théâtre de féroces combats entre dragons français et blindés allemands, c'est plus le temps qui passe et le temps qu'il fait, qui altèrent les vieilles pierres du Mont Saint-Éloi.

Un chantier pour l'Histoire
Depuis le transfert intégral de propriété, le Département s'est clairement engagé dans une entreprise de sauvegarde de ce monument unique. Un échafaudage de 150 tonnes donne désormais au lieu ( et provisoirement !) des allures de pas de tir de fusée. Trois mois auront été nécessaires à son installation. Sous la houlette de Lionel Dubois, architecte en chef des Monuments Historiques, l'entreprise Chevalier Nord de Saint-Martin-au-Laert vient tout juste de débuter les travaux de conservation. À 60 mètres d'altitude, les premier coups de burins sont donnés, les premiers blocs de craie ou de grès remplacés. Observateur privilégié de ce chantier, François Woll de la Direction de l'Architecture et des Grands travaux est le chef de projet de cette opération exceptionnelle. Une vraie chance !souligne-t-il. On en jugera régulièrement dans nos différents supports afin de suivre en images ce chantier historique, ce chantier pour l'Histoire.

En se portant acquéreur des tours, le Département s'est aussi engagé à :

  • améliorer le fréquentation des lieux
  • proposer des animations de qualité