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Départementale 59 : le défi d'une route plus durable

Publié le 5 juillet 2023

Dans l’Arrageois, les services de la Maison du Département aménagement et développement territorial (MDADT) ont expérimenté la pose d’enrobés à froid lors des travaux de réfection de la RD 59 à Sombrin. Une nouvelle approche qui se veut à la fois plus écologique et économique dans la mesure où ces travaux ont été également effectués par les agents de la collectivité plutôt que par le biais d'un prestataire.

Pour une route plus durable

Traditionnellement, les enrobés qui recouvrent les routes sont posés à chaud. Une technique qui nécessite de les chauffer à 170°C et de recourir à des sociétés et fournisseurs spécialisés nécessitant pour l’acheminement des matériaux et des machines de long et coûteux transports. Plutôt que d’opter pour cette solution, les services en charge de l’entretien des routes départementales ont fait le choix de recycler d’anciens matériaux pour les réemployer au plus près et à froid.

Concassés et mélangés à de l’eau et à une émulsion de bitume, les granulats issus d’anciennes routes retrouvent une seconde jeunesse, ce qui évite à la collectivité d’acheter et d’acheminer un matériau dont elle dispose déjà.

Si cette technique fréquemment utilisée pour le comblement des nids-de-poule est expérimentale et devra faire ses preuves, pour Pascal Mouton, chef d’équipe au Centre d’entretien routier (CER) d’Avesnes, cette nouvelle manière de travailler se veut très prometteuse, notamment dans le cadre du projet de mandat de la collectivité qui encourage le développement de pratiques plus durables :

« En recyclant des matériaux issus de chantiers locaux, on réduit les transports et cela nous évite d’acheter de nouveaux matériaux. Donc c’est à la fois plus écologique et plus économique.

Concernant la pose de cet enrobé, on peut en procédant à froid, la réaliser nous-même, sans avoir besoin de recourir à de grosses machines ou à un prestataire. Pour la réfection de routes départementales peu fréquentées ou en milieu rural, c’est l’idéal, surtout qu’en quelques jours la route est de nouveau praticable. Et un autre aspect, c’est aussi le confort de travail des agents, parce qu’en procédant à froid, on leur épargne la chaleur dégagée par les machines et les matériaux. Pour l’usager cela peut paraître secondaire, mais quand on travaille dans le monde de la voirie, ce genre d'innovation est assez remarquable et significatif. Ça va dans le sens de ce qui a été entrepris avec l’arrêt de l'utilisation de produits phytosanitaires ou la fauche différenciée, et c’est obligatoire si l’on veut rendre nos routes un peu plus vertueuses sur le plan environnemental et rendre les métiers de la voirie moins éprouvants. » 

Expérimentée sur une portion de 3,5 kilomètres, cette technique permet de rouvrir la route directement après l’intervention des agents et après seulement quelques passages d’un compacteur à pneus, le passage répété des véhicules pendant un mois contribuant à l’évacuation de l’eau, préalable à la réalisation de la dernière phase du chantier : la pose d’une émulsion et de gravillons.

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La réfection des rives, les parties latérales de la route, permettra à la chaussée de retrouver sa solidité. Si cette expérimentation devait se révéler fructueuse sur le longterme, ce procédé permettra en plus de contribuer à la réduction de nos émisisons de gaz à effet de serre tout en rendant les métiers de la voirie moins éprouvants et plus attrayants.