La gestion durable des routes départementales, un enjeu majeur de respect pour l’environnement

Publié le 6 juin 2023

Le Département, dans la mise en œuvre du pacte des solidarités territoriales a souhaité déployer la gestion durable des routes départementales, mise en œuvre notamment par la direction de l’aménagement et de l’environnement et la direction de la mobilité et du réseau routier, s’appuyant sur l’expertise de nombreux partenaires comme EDEN 62, le Conservatoire Botanique de Bailleul, les CPIEs, ou encore le Conservatoire des Espaces Naturels …

Les objectifs de cette action étant de prendre conscience de l’intérêt écologique de certains délaissés routiers, d’intégrer la problématique environnementale dans l’aménagement et la gestion des routes, de développer la fonctionnalité écologique et épuratrice des bassins et divers espaces naturels et, enfin, d’évaluer les expérimentations menées dans les territoires par les différentes Maisons du Département Aménagement et Développement Territorial, en première ligne sur l’ensemble des opérations. Une forte complémentarité avec des actions des collectivités locales qui mettent en œuvre la gestion différenciée et des trames vertes est à souligner, tout comme le lien avec le monde agricole, traduit dans la convention du Département avec la Chambre d’agriculture.

Quelques territoires à titre d'exemples 

Dans l’Audomarois, un bassin et une ancienne route départementale ont été transformés en site vitrine de gestion différenciée ! Comme le précise Cyrille Duvivier, directeur de la MDADT de l’Audomarois, « les campagnes de plantations le long des routes départementales, ont évolué pour intégrer les nouvelles contraintes réglementaires et environnementales, au regard de l’évolution climatique. Un travail collaboratif avec les chefs de secteur des CER, réalisé chaque année, répond à l’ensemble des thématiques que sont, la lutte contre le ruissellement, la création de corridors écologiques et les aspects sécuritaires liés à la visibilité des usagers. Les plantations réalisées sont de type haie champêtre, l’intégration d’arbre de haut jet peut être réalisée ponctuellement sur des délaissés plus important (bassins, délaissé de grande largeur…).  Ces plantations représentent approximativement 1,5 à 2 km implanté chaque année sur le territoire de l’Audomarois ».

 

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Dans le Boulonnais, c’est un roadtrip qui a permis la découverte d’une faune et d’une flore insoupçonnées, le tout ponctué par des présentations et des ateliers en salle.  Les agents ont proposé, à l’aide d’un diagnostic préalable, des préconisations pour favoriser la faune et la flore du bassin, comme, la mise en éco pâturage, un léger reprofilage du fond de bassin, ou encore la transformation du sentier périphérique en haie, ce qui favoriserait le maintien d’une prairie et la présence des grenouilles et des oiseaux. 

Les agents ont bénéficié d’un temps de sensibilisation par Eden 62 sur le site des dunes de la Slack. Cela a permis de comprendre les bénéficies de l’éco pâturage pour maintenir un couvert végétal, d’une part et les interactions entre les sites naturels et les routes départementales. 

 

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En Artois, routes et biodiversité » ont rimé au rond-point des Orgues, à Isbergues. Outre les semis et les plantations réalisés, d’autres aménagements en faveur de la biodiversité ont été implantés (mare, gîtes à abeilles sauvages, nichoir à chouette chevêche, nichoir à chiroptères, façade à hirondelles des rivages, abris à hérissons = hibernaculum).

À Lillers, ce sont les élèves du collège René-Cassin qui ont été sensibilisés à la vie de l’arbre et son importance en tant qu’être vivant. Un atelier plantation sur un délaissé routier de la RD 916 leur a ensuite permis de planter 50 individus issus d’essences locales, accompagnés par les jardiniers de Noeux Environnement.

  

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Témoignage de Maxime Gallet, responsable du CER de Lillers 

"Après le chantier participatif de plantations sur des délaissés, entretenir nos espaces verts de façon plus écologique, par l'éco-pâturage nous a semblé logique. La présence des moutons a permis d'enrichir les sols, de supprimer les produits phytosanitaires ainsi que les gaz à effet de serre produits par les machines thermiques utilisées pour entretenir ce bassin, et réduire les nuisances sonores. La direction de l’aménagement et de l’environnement avait missionné Noeux Environnement, pour clôturer et aménager entièrement les parcelles, et mettre en place divers dispositifs adaptés à l’épanouissement de la biodiversité tels que des haies sèches pour les insectes ou encore des niches pour hérissons. Avant ces aménagements, nous effectuions 3 fauches par an avec tracteur, machines thermiques et les agents. Cette expérience nous a permis de faire l’économie de 400 litres de GNR, 50 litres d’essence et de 14 jours de travail que nous avons pu reporter sur d’autres activités.  Cette expérimentation a suscité beaucoup de curiosité et d’intérêt auprès de la population locale, élus comme particuliers, avec lesquels nous avons pu échanger. Tous ont salué cette initiative. Beaucoup de promeneurs s’arrêtaient devant l’enclos pour observer les ovins plusieurs minutes ».

De vastes opérations d’aménagement des bords de routes dans l’Artois et le Calaisis ont permis de sécuriser les routes départementales et leur trafic.

Dans le cadre du Schéma Durable de la Route toujours, une démarche de renforcement des berges routières, en techniques végétales a été réalisée, tout comme l’abattage des peupliers à Lillers le long de la RD 943 .

Dans le Calaisis, les travaux ont été réalisés sur le cours d’eau Sanghen, qui borde la RD 191, sur 80 mètres linéaires.

 

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Christophe Duhaut, directeur de la MDADT du Calaisis témoigne des travaux entrepris 

« la MDADT a diversifié les plantations le long des routes départementales, en s’adaptant aux différents écosystèmes. Ainsi le long de la RD 304 à Guînes et Hames-Boucres, ce sont diverses plantations qui ont été effectuées par l’AFAPEI avec le suivi du CER de Guînes. Haies simples, doubles, plantations sous tiges ont ainsi vu le jour. L’innovation n’est pas en reste avec un peu plus loin, le long de cette même route, la conduite d’une expérience de semis naturels d’arbres par les oiseaux sur un talus. Un partenariat avec la fédération des chasseurs du 62 va par ailleurs permettre le semis de gazon fleuri au droit de carrefours, réduisant le fauchage mécanique, consommateur de carburant.  Par ailleurs, la MDADT a procédé à des renforcements écologiques de berge pour stabiliser la chaussée à Licques le long de la rivière du Sanghen. L’aménagement effectué par la structure d’insertion Campagne Services a consisté à réaliser un tressage en saule, en implantant des pieux vivants et des plançons, afin de créer un véritable réseau racinaire qui permet de maintenir la berge. Le bilan de l’opération est plus que positif, puisqu’il permet de renforcer la chaussée départementale le long du cours d’eau. Le projet favorise également la biodiversité en ayant recours à des plantes, plutôt qu’aux solutions traditionnelles privilégiant le béton. Il contribue enfin à valoriser le monde de l’insertion et les personnes éloignées de l’emploi qui ont participé à cet aménagement vertueux. D’autres opérations sont encore en étude par les services de la MDADT du Calaisis permettant de créer de nouveaux partenariats, tel celui en cours avec le lycée horticole de Coulogne »

Dans le Montreuillois, c’est sur la RD 155, longée par la Créquoise et sur 150 ml que les travaux ont été entrepris, tout comme les berges de la Dordogne, sur la RD 146, traitées sur 50 ml.

 

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Dans l’Arrageois, sur 4 sites sélectionnés, des fascines ont été mises en place au pied des ouvrages d’art qui ont été restaurés. À Savy-Berlette, par exemple, cela concerne 40 ml le long de la Scarpe, pour l’ouvrage N°154. Pour l’ouvrage N°101, sur le même cours d’eau, c’est 80 ml qui ont été aménagés.

 

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Dans le Ternois, la réalisation du contournement de Saint-Pol-sur-Ternoise a nécessité la traversée du Bois de Saint-Michel-sur-Ternoise et l’aménagement d’un passage à grande faune.

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