Une visite de chantier de nuit a été organisée par les services du Département du Pas-de-Calais ce mardi 23 septembre 2025 en présence de 50 élèves du lycée de Travaux Public de Bruay-la-Buissière.
Chantiers de réfection de chaussée, entretien des routes et des accotements font partie du quotidien des agents d’exploitation des 38 Centres d’entretien routier (CER) comme de l’ensemble des personnels des sept Maisons du Département Aménagement et Développement Territorial (MDADT). Un service public essentiel et quelquefois méconnu sur les 6 200 kilomètres de routes départementales que les équipes du département aménagent, entretiennent et sécurisent.
Pour organiser ces visites, des partenariats ont été noués avec les lycées, l’Université d’Artois et l’Université de la Côte d’Opale qui proposent une formation « bâtiment ou travaux publics ». Si ces jeunes étudiants connaissent les grands groupes du secteur, beaucoup d'entre eux ignorent finalement l'existence de tous ces métiers au sein du Département. Pour Cécile Rusch, directrice de la Maison du Département Aménagement et Développement Territorial de l’Artois. "il n’y a rien de tel que de permettre aux jeunes d’assister à un chantier pour faire connaître nos activités. Avec ce genre de visites, ils découvrent les multiples facettes et les possibilités de carrière chez nous."
C'est ainsi qu'à partir de 19h15, rendez-vous a été donné pour une soirée à la découverte des métiers des CER. Les lycéens ont d'abord découvert la centrale de fabrication des enrobés et du laboratoire sur le site de LMEN-Eiffage à Annay-sous-Lens. Dès 21h00 : départ vers le Centre d'entretien routier (CER) de Lillers pour découvrir, de nuit, le chantier d’application des enrobés au niveau du giratoire dit du "Plantin-Mc Do" sur la RD943-916-188. L’ambiance nocturne dans une lumière particulière ajoute beaucoup à cette visite. Un choix pratique qui offre également un cadre plus sécurisé et plus calme avec un trafic routier réduit et qui engendre moins de nuisances pour les riverains.
Interview de Cécile Rusch
Directrice de la Maison du Département Aménagement et Développement Territorial de l’Artois.
De qui émane l’idée de ces visites et pour quel besoin ?
Préalablement, la MDADT de l'Artois a été à l’initiative de visites de chantier à destination de services du Département, afin de faire connaitre les métiers en interne. Nous avions associé d’autres services du Département qui contribuent à la réalisation du chantier et qui ne connaissent pas toujours sa concrétisation sur le terrain.
Parallèlement, nous avions des besoins en main d’œuvre, que nous souhaitions satisfaire tout en rajeunissant les effectifs des équipes.
Existe-t-il d’autres actions de ce type dans d’autres domaines ?
Nous avons en projet une visite de chantier d’un collège aux collégiens en 2026.
Il reste encore à le finaliser, car l’aspect sécurité est très fort et nous devons proposer une visite à la fois sécurisée et adaptée à ce public jeune.
L’Unité aménagement et animation territoriale mène aussi des chantiers participatifs, ou encore des actions autour de la mobilité avec des publics en insertion par exemple. Nous travaillons en partenariat avec la Région, des associations comme l’ADAV (droit au vélo) et des acteurs de la mobilité. Nous participons aussi à des portes ouvertes dans des lycées de Travaux publics, avec des alternants pour faire découvrir nos métiers. Que ce soit en bureau d’études ou sur les routes, la diversité des postes offre de belles perspectives de carrières pour eux.
En quoi vous sentez-vous utile dans l’organisation de ce chantier ? Pour les jeunes, pour le service ?
Je me sens utile parce que nous contribuons à faire découvrir nos métiers encore trop méconnus, l’administration c’est large et peu connaissent l’activité d’une MDADT. Ce sont des métiers atypiques dans l’administration et qui méritent d’être valorisés, tant leur diversité est importante. Quand je m’adresse aux jeunes, je parle « concret » comme par exemple des 6 200 kilomètres de routes départementales à entretenir, ils sont tout de suite plus captifs.
Ces jeunes que nous avons en stage ou en apprentissage apprennent et gagnent en expérience, mais apportent aussi une nouvelle vision, de nouvelles techniques… On sent les équipes soudées autour des jeunes. C’est du gagnant-gagnant.
Qu’est-ce qui étonne et attire le plus les jeunes dans ces métiers ?
Le fait que le Département gère le déneigement étonne beaucoup. Il y a encore un travail à faire sur la connaissance de nos missions et de leurs très grandes polyvalences.
Les jeunes ne connaissaient pas la diversité et la richesse de nos métiers. Et lorsqu’ils intègrent le Département, ils se sentent utiles, au service des usagers. Ces jeunes ont vraiment le sentiment de rendre service à la population.
Comment les jeunes vivent-ils l’expérience ? En quoi sont-ils « surpris » sur le terrain ?
Du départ jusqu’au retour, ils ont le sourire, nous avons eu du mal à les faire quitter le chantier. Ils sont super intéressés, concentrés et très à l’écoute. La découverte des engins, l’organisation du chantier sur le terrain est une expérience très enrichissante pour eux.
Est-ce que ces métiers ont beaucoup changé, évolué ces dernières années ?
Oui les équipes travaillent de plus en plus autour du Développement Durable. Cette démarche guide les choix de nos matériaux, de recyclage et de nouvelles techniques plus respectueuses de l’environnement.
La mécanisation des chantiers a également bien changé et évolue. Nous nous adaptons et nous travaillons différemment.
Ce qui change aussi ce sont les comportements des usagers. De plus en plus, nous devons faire face aux incivilités.
Notre volonté est de travailler en chantiers fermés (dont nocturnes) pour garantir au maximum la sécurité des entreprises et agents.