Le 24 mars, au terme d’un « marathon budgétaire où rien n’a été simple, a rappelé Jean-Claude Leroy, président du Département, parce que l’asphyxie financière des collectivités locales s’accentue année après année », l’assemblée départementale a adopté le budget 2025 de la collectivité. Un budget équilibré, de plus de 2 milliards d’euros, « fait de choix et d’adaptation aux circonstances ». Mais, avec 76 % destinés à la santé et à l’action sociale, « ce budget 2025 reste un budget qui protège », a souligné Jean-Claude Leroy. « Nous refusons la suppression de nos politiques volontaristes et nous maintenons un haut niveau d’investissement, pour construire l’avenir du Pas-de-Calais et garantir l’emploi ». Pour Jean-Claude Leroy, « il s’agit de poursuivre les ambitions du projet de mandat afin d’amener dans les territoires toujours plus d’égalité et d’humanité ».
Daniel Maciejasz, vice-président en charge des finances et André Kuchcinski, rapporteur du budget, reviennent sur quelques idées reçues et craintes qui circulent depuis quelques semaines :
Le Département "abandonne" les personnes âgées ?
FAUX
« Avec plus de 311 millions d'euros consacrés à l'autonomie de nos aînés dont l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est un volet, on ne peut absolument pas prétendre cela »,
appuie André Kuchcinski. « Au contraire, en se concentrant sur la prise en charge des gestes essentiels du quotidien (se laver, s’habiller, se nourrir…),, le Département revient à l’esprit initial de la loi pour maintenir les personnes qui le souhaitent à domicile. » Dans le même temps, des heures de ménage peuvent être prises en charge selon le cas par la MSA, la CARSAT ou d’autres organismes mutualistes mais aussi bénéficier d’un un crédit d’impôt de 50 %pour les bénéficiaires, qu’ils payent l’impôt ou pas. Autre accompagnement qui ne change pas : une téléassistance avec détecteur de chute à moins de 10 € par mois par personne.
Le Département "abandonne" le sport, la culture, l’éducation… ?
FAUX
« Souvent évoquée comme l’une des solutions à tous nos problèmes » rappelle Daniel Maciejasz, « cette décision ne réglerait pas la question des contraintes budgétaires ». À titre d’exemple « les politiques départementales en faveur du développement de la pratique sportive, du soutien au monde culturel et de la vie associative représentent 1,6 % du budget de la collectivité ». Et le vice-président de souligner : « Ces actions dites volontaristes complètent nos dispositifs de solidarités. Si les collégiens ont accès à des voyages et des sorties abordables, si les habitants du Pas-de-Calais peuvent participer ou assister à plusieurs centaines d'événements sportifs ou culturels, si les habitants du Pas-de-Calais peuvent imaginer une économie locale et solidaire… c’est grâce au Département qui maintient, encore et toujours en 2025, la volonté de favoriser le lien social dans le Pas-de-Calais. ».
Le Département "abandonne" les jeunes ?
FAUX
« Quand le Département ne renonce pas aux politiques volontaristes, c’est aussi par souci de cohérence », rappelle Daniel Maciejasz.
Les mesures qui ont permis aux jeunes de se former aux métiers de l’animation (BAFA), d’obtenir leur permis de conduire, ou encore d’accéder à davantage d’autonomie seront à nouveau reconduites avec une enveloppe de 2 millions d’euros. Pour autant « le Département ne renonce pas à la petite enfance, bien au contraire ! Avec un peu plus de 350 millions d’euros, les moyens mis à disposition de la protection maternelle et infantile ou de l’aide sociale à l’enfance sont même à la hausse ». Si les dépenses liées à l’entretien des collèges et aux politiques éducatives connaissent une baisse, c’est essentiellement dû à la baisse du coût de l’énergie qui avait explosé il y a deux ans. « Ainsi, nous pouvons maintenir notre action auprès des collégiens et continuer de leur garantir des moyens pour bien apprendre. En 2025, de la restauration scolaire à l’offre éducative, le Département va continuer d’assurer une utilité quotidienne auprès de chaque collégien » se réjouit Daniel Maciejasz.
En 2025, le Département continue d’investir près de chez moi
VRAI
Avec un niveau d’investissement de 180 millions d’euros, « le Département donne le ton », confirme André Kuchcinski. « Nous aurions pu envisager de geler les aides aux communes et aux intercommunalités, comme cela a été fait ailleurs. Dans le Pas-de-Calais, il n’en sera rien ». Aussi, « l’investissement, le Département le sait bien, c’est la garantie de continuer à rendre nos territoires attractifs, tout en offrant aux entreprises, la plupart du temps locales, des chantiers rémunérateurs ». Qu’il s’agisse de la rénovation d'une route, de la rénovation d'une école ou de l'église du village, de la construction d'un city-stade en cœur de ville, le Département reste le 1er partenaire des communes. L’environnement n’est pas « sacrifié sur l’autel de la rigueur budgétaire» comme le souligne le rapporteur du budget : « un peu plus de 10 millions d’euros seront consacrés à l’entretien et à la promotion de nos espaces naturels sur l’ensemble du territoire départemental ».
Le Département reste engagé en faveur du handicap
VRAI
Depuis 2005 et la loi handicap, le Département multiplie les actions en faveur de l’accessibilité de ses services et de l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Il y a eu de réelles avancées : l'aide aux aidants, l'habitat inclusif, l'accessibilité dans les collèges... Le Département du Pas-de-Calais est souvent précurseur dans de nombreux domaines. « Ainsi, en 2025 ce budget connaît une augmentation de plusde 10 millions d’euros », souligne Daniel Maciejasz.
Les personnels du Département participent aussi aux efforts budgétaires
VRAI
Pour parvenir à une économie de 50 millions d’euros, toute l’administration départementale s’est mobilisée. « On ne réalise pas une telle baisse de dépenses sans y associer les agents » souligne Daniel Maciejasz. « C’est inédit dans l’histoire de notre collectivité et nos agents ont bien compris l’enjeu ». Le personnel d’entretien des collèges, les agents de voirie, les personnels médico-sociaux, les assistants familiaux, les agents en charge de l’accompagnement des projets locaux…, « toutes et tous vont s’adapter dans leur quotidien pour maintenir un service public de proximité et de qualité ». Avec 10 millions d’euros d’effort budgétaire par rapport au budget précédent, cela passera certes par une optimisation des interventions mais « jamais au détriment de l’intérêt des usagers et des habitants ».