Le mardi 29 avril, des collégiens issus de 9 collèges de l’Arrageois sont venus présenter les projets qu’ils portent au sein de leur établissement scolaire dans le cadre de leur mandat d'écodélégué ou d’élu au conseil de la vie collégienne devant leurs pairs, des élus du Conseil départemental et des membres de la communauté éducative. Particularité de ces projets, ils ont bénéficié d’un financement du Département dans le cadre de la mise en place d’un budget participatif.
Travailler pour les collégiens, avec les collégiens
Comme l’a rappelé dans son propos introductif Blandine Drain, vice-présidente en charge des collèges et des politiques éducatives, « le Département, qui travaille au service des habitants du Pas-de-Calais, a fait le choix d’une démarche participative, le choix de travailler avec les habitants, pour les habitants. Ce qui implique de leur demander de solliciter leur avis, leurs besoins, leurs attentes et c’est dans ce cadre que nous avons voulu vous écouter, vous les collégiens. »
Une introduction qui rappelle qu’en matière d’éducation, tout ne décide pas d’en haut, et que pour être efficace la participation citoyenne est la clé du bon fonctionnement d’un modèle démocratique.
La démocratie participative, ça s’apprend dès le collège
Pour que les projets deviennent réalité, les 150 collégiens impliqués dans cette expérimentation ont bénéficié d’un accompagnement par l’AAE62 (Association d’Action Educative du Pas-de-Calais). Qu’il s’agisse de faire connaissance avec les élèves d’autres classes impliqués dans le projet, de définir le projet, ses besoins, le budget prévisionnel, ou le calendrier, les collégiens ont bénéficié de conseils pour s’organiser et apprendre à travailler ensemble, pour défendre leur projet auprès de leur camarade en vue du vote des collégiens qui pour chaque établissement à permis de choisir un projet parmi les différentes idées soumises par les élèves, puis devant les services et élus du Département pour pouvoir obtenir un financement de la part de la collectivité.
Une démarche qui a permis à ces collégiens qui ont choisi de s’impliquer dans des projets collectifs et citoyens d’entrevoir le quotidien du travail des élus en apprenant à concilier leurs idées, les attentes des collégiens qu’ils représentent ainsi que les différentes contraintes propres à la mise en œuvre de tout projet : quels sont les moyens financiers nécessaires à la réalisation du projet ? quels seront les horaires proposés s’il s’agit de mettre en place un nouveau service ? Qui sera chargé de surveiller le bon fonctionnement d’un espace nouvellement créé ?
Une démarche qui a par exemple permis à Romane et Leïla, élèves en sixième au collège Jean Monnet d’Aubigny-en-Artois de rencontrer des camarades d’autres classes : « Nous ce que l’on a beaucoup aimé, c’était les jeux apprendre à se connaître. Ça nous a permis de rencontrer de nouveaux camarades et de pouvoir après travailler avec eux. Ça n’a pas forcément toujours été facile : les séances étaient assez longues avec beaucoup de choses à apprendre d’un seul coup ; les grands ne nous écoutaient pas forcément quand on voulait dire quelque chose. Mais au final tout s’est bien passé. » Une expérience qui a aussi permis à ces deux élèves de réaliser que lorsque l’on porte un projet commun, il faut parfois accepter de faire des compromis : « Par exemple, le nom du nouvel espace que nous voulons créer ne sera pas celui que l’on voulait. Nous on était pour « salle de détente », mais le nom qui a eu le plus de succès a été le « coin zen ». Et pour décider on a utilisé la « gommettocratie », un système de décision qui repose sur des gommettes et qui permettent de donner un certain nombre de points en fonction de leur taille ou de leur couleur à des propositions pour trancher entre plusieurs choix possibles. »
Une restitution avant la dernière étape : la concrétisation
Parmi les projets présentés, tous étaient le fruit d’un vote pour les départager au sein de chaque établissement parmi les différentes propositions des élèves. Mise en place d’un espace détente à Bertincourt ou d’un petit-déjeuner dans le cadre de la restauration scolaire à Arras, rénovation du foyer des collégiens à Dainville ou végétalisation de la cour du collège de Marquion, les jeunes ont défendu leur projet avec conviction et brio pour répondre aux attentes de leurs camarades et répondu aux questions de leurs pairs et des adultes sans jamais se laisser impressionner.
Un courage et un travail salué par l’ensemble des élus présents et qui démontrent une nouvelle fois que l’avenir du Pas-de-Calais réside dans sa jeunesse.
« Tous ces projets montrent l’importance du bien-être pour apprendre et rappellent que les adultes devraient plus souvent s’inspirer de vos propos et de vos préoccupations. Le Département fait confiance aux jeunes et vos présentations montrent que dans le Pas-de-Calais on a des jeunes riches de talents. Et ces jeunes, nous tenons à les accompagner dans leur engagement citoyen. »
Un avenir qui continuera à s’écrire dès la rentrée scolaire 2025-2026 avec la réalisation des aménagements ou le lancement des projets proposés par les collégiens dans leur établissement.
Zoom sur les projets
Qu’il s’agisse de rénover la salle du foyer de leur établissement, de végétaliser la cour, d’aménager des espaces de détente ou encore de proposer la mise en place d’un petit-déjeuner dans le cadre de la restauration scolaire, les collégiens présents ont su porter leurs projets avec conviction. Des projets qui visent à améliorer le quotidien des élèves, à réduire leur stress et à renforcer la convivialité ainsi que les échanges au sein des établissements.
À travers leurs présentations, les jeunes ont particulièrement insisté sur la santé mentale et le bien-être, des enjeux au cœur des préoccupations nationales. À Aubigny-en-Artois, le collège Jean Monnet prévoit pour la rentrée 2025-2026 l’aménagement d’un espace de repos appelé « Zone Détente ». Pensé comme un lieu pour se ressourcer, ce projet vise à aider les élèves à mieux gérer leurs émotions et à réduire leur stress.
Au collège Jacques-Yves Cousteau de Bertincourt, le projet des élèves est également de rénover une salle inoccupée en salle de repos avec des fauteuils, des livres, des jeux de société grâce à de la récupération de mobiliers dans une logique d’économie circulaire.
Au collège des Marches de l’Artois à Marquion, l’objectif est cette fois de donner plus de place à la nature au sein de l’établissement, avec un projet qui vise à embellir la cour avec des arbres, des fleurs en pot et agrémenter les salles de classe pour créer des espaces plus naturels et apaisants.
Le collège Gambetta d’Arras propose quant à lui l’expérimentation d’un petit-déjeuner deux jours par semaine pour ses élèves en profitant du fait que le restaurant scolaire est déjà ouvert le matin pour les élèves internes. L’intention derrière ce projet est de favoriser la sociabilité tout en apportant un soutien à ceux qui n’ont ni le temps ni les moyens de prendre un repas le matin avant d’aller en classe.
Les élèves ayant pris part au vote pour le collège Diderot de Dainville, ont retenu parmi les différents projets présentés (ouverture d’une salle de restauration pour les externes, aménagement d’un garage à vélo, etc.) la réhabilitation de l’ancien foyer, pour lui redonner une seconde vie et permettre aux élèves de pouvoir disposer d’un nouveau lieu où ils pourront se retrouver entre eux, s’évader du cadre scolaire ou tout simplement jouer ou passer du temps ensemble.
À la fin des présentations, Blandine Drain, Vice-présidente en charge des collèges et des politiques éducatives, a félicité l’ensemble des collégiens pour leur dévouement et leur engagement dans cette démarche citoyenne, avec des projets qui pourraient bien inspirer d’autres établissements et Départements à adopter des démarches similaires en faveur du bien-être, de l’écologie et de la convivialité au sein des établissements scolaires.