Le 10 novembre, 10 jeunes du bassin minier ont signé leur premier CDI. Une opportunité rendue possible grâce à l’ERBM : l’engagement pour le renouveau du bassin minier.
Lancé en 2017, l’ERBM est un plan de rénovation à l’échelle du Nord et du Pas-de-Calais de 30 000 logements des cités minières du bassin minier. Une initiative qui permet de lutter contre la précarité énergétique, mais aussi de soutenir l’économie locale en faisant travailler des entreprises du secteur.
Secteur en pleine crise de vocation, le bâtiment et les travaux publics se retrouvent donc confrontés à un besoin de recrutement encore plus intense qu’à l’accoutumée pour suivre le cahier des charges de l’opération. Une aubaine pour les demandeurs d’emploi, mais également pour les professionnels de l’insertion.
Pour Jean-Sébastien Buzenot, responsable de l’agence d’intérim Synergie de Lens, le rôle du Département est crucial pour répondre aux besoins du secteur du bâtiment : « Pour tenir le calendrier des travaux et répondre aux clauses d’insertion, les entreprises ont besoin de recruter. Mais aussi de recourir à des intérimaires, pour faire face au surcroît d’activité lié à l’ERBM, ou de manière générale pour des remplacements, ou pour combler certains besoins en personnel. Or il est relativement difficile de trouver du personnel formé pour exercer ces missions dans les entreprises, et encore plus quand il s’agit de missions courtes pour lesquelles il faut des personnes directement opérationnelles. »
D’où l’idée de la collectivité, dans le cadre de sa politique volontariste d’insertion professionnelle de mettre en place des formations préparatoires qui permettent de cerner le profil d’éventuels candidats, leurs motivations, et leur intérêt pour les métiers qui recrutent. Grâce à ces 4 semaines prises en charge par le Département du Pas-de-Calais, les potentiels candidats repérés par la collectivité, le PLIE et la Mission locale ont été sensibilisés aux réalités des métiers du bâtiment et mis en situation dans le cadre de périodes d’immersion en entreprise qui permettent de mettre en pratique le contenu de la préparatoire, de se familiariser avec le métier, et de découvrir le fonctionnement d’un chantier. C’est finalement une méthode qui permet de recruter « autrement ». Une nécessité pour le responsable d’agence :
« Pour nous il est très important de recruter des personnes motivées, fiables, et aptes à travailler rapidement. Donc cette première étape permet de stabiliser l’orientation puis de faire une sélection, dans la mesure où pendant ces quatre semaines, les personnes qui suivent la préparation ne sont pas payées. Aujourd’hui ce que nous leur proposons, c’est de signer un CDI intérimaire, et d’entrer en formation pour obtenir le titre professionnel de plaquiste plâtrier. Quand nous choisissons d’investir sur ces jeunes et bénéficiaire du RSA (Revenu de solidarité active), qui seront formés par l’ASSIFEP et payés tout au long de la formation, l’objectif est à long terme soit de leur permettre de se faire recruter par une entreprise dans laquelle ils auront été positionnés, soit de continuer à travailler pour nous en tant qu’intérimaire, mais avec la sécurité de l’emploi, dans la mesure où grâce à leur CDI, ils continueront d’être payés entre deux missions. »
Des perspectives d’emploi durables donc, mais aussi de projets pour les jeunes et bénéficiaires du RSA nouvellement recrutés, à l’image de Renaud Guffroy : « Avant je voulais lancer mon affaire, pour être mon propre patron, mais je ne savais pas encore dans quel domaine. Pourquoi pas ouvrir une épicerie, ou un commerce de restauration rapide… Quand ma référente RSA m’a proposé de me positionner sur la formation préparatoire, je me suis dit « pourquoi pas ! » Et finalement ça m’a plu tout de suite. C’est vraiment un travail intéressant. Donc grâce à ce CDI, c’est déjà pour moi la garantie d’avoir du travail, de la stabilité. Et pourquoi pas, si un jour l’occasion se présente et quand je serai suffisamment bon, je pourrai me lancer à mon compte ! »
Un enthousiasme auquel s’ajoute pour lui et ses camarades la satisfaction de pouvoir constater l'utilité de son travail : « On arrive presque à la toute fin des travaux, donc on voit l’avant et l’après. C’est beau de se dire qu’avant nous, c’est un vrai chantier, mais qu’après notre intervention, il n’y a plus pour les peintres qu’à mettre un coup de peinture pour que les gens puissent venir s’installer. »
L’ERBM dans le Pas-de-Calais
Regroupant de nombreux partenaires, l’Engagement pour le renouveau du Bassin minier (ERBM) est le dispositif par le biais duquel l’État, la Région, le Département du Pas-de-Calais, les bailleurs sociaux et de nombreux partenaires publics ou privés se sont engagés pour aider le Bassin minier à tourner la page du déclin industriel.
Pour accentuer cette dynamique globale de renaissance, accélérée par l’inscription du Bassin minier à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et l’installation du Louvre-Lens, l’un des principaux leviers retenus a été la rénovation de 30 000 logements en 10 ans dans les cités minières du Nord et du Pas-de-Calais. Un parti pris qui permet de contribuer à protéger un pan de notre patrimoine culturel, historique et architectural, mais également de permettre à de nombreux foyers de sortir de la précarité énergétique, tout en générant de l'activité pour les entreprises locales qui disposent d’un carnet de commandes leur permettant de donner leur chance à des personnes en parcours d’insertion.