Le sport vecteur d’inclusion, d’intégration, de lien social, d’épanouissement personnel… Autant de raisons pour que le Département accompagne les collectivités et les associations dans leurs projets de développement des pratiques sportives. C’est le cas à Longuenesse autour de la rénovation et la construction d’un complexe sportif au cœur d’un quartier politique de la ville.
Au pied des immeubles, face au Centre social Maillebois, la vielle salle de sport construite à la fin des années 1970 est presque un symbole dans un quartier où le « Vivre ensemble » prévaut. Impossible de chiffrer le nombre d’enfants qui y ont usé leurs baskets, se sont pris de passion pour le sport, ont appris le goût de l’effort, du dépassement de soi, de la solidarité, ont découvert le bénévolat ».
C’est là que dans les années 1980, le club de handball, le HBLM a vu le jour. Une association qui a permis aux gamins de s’épanouir dans un sport d’équipe, de repousser les frontières de leur quartier. C’est encore là qu’est né en 2007, le Futsal Longuenesse club où se retrouvent les toutes les générations de footballeurs.
Mais voilà, le bâtiment vieilli et dans le même temps, la ville de Longuenesse avec ses 26 associations sportives, peine à offrir des créneaux aux pratiquants dont le nombre est en constante hausse dans certaines disciplines. C’est ainsi qu’en 2019, la municipalité a décidé de réhabiliter l’ancienne salle Maillebois et d’en construire une seconde juste à côté.
« Le rôle social de la pratique sportive dans ce quartier en QPV (Quartier politique de la ville) est prépondérant », souligne Christian Coupez, maire de Longuenesse. C’est aussi pour cette raison que le Département accompagne ce projet à hauteur de 1,5 million d’euros (1 million d’euros au titre de la politique sportive du Département et 500 000 euros du fonds d’initiative qui permet de primer les réalisations dans les quartiers politiques de la ville) sur un montant total de 7 millions d’euros.
Pour Jean-Claude Leroy, président du Conseil départemental : « réaliser ces grands projets auprès des populations qui parfois connaissent des difficultés, c’est une marque de considération. C’est construire l’avenir. Ici, c’est un choix judicieux et utile avec un équipement qui va véhiculer les valeurs du sport, valeurs de courage, de persévérance, de fraternité, renforcer la vie sociale. Le Département est fier d’avoir accompagné ce projet. Beaucoup parlent d’égalité et de fraternité, nous, nous les faisons vivre ».
La première brique symbolique a été posée jeudi 13 novembre en présence de l’ensemble des partenaires. Les pelleteuses sont déjà en action, mais il faudra attendre 2027 pour couper le ruban inaugural.
En attendant les handballeurs comme les joueurs de football en salle continuent leurs entraînements dans la salle actuelle.
Pour Conrad Delaval, président du HBLM (Handball Longuenesse Maillebois), « Rester là où le club est né, il y a 42 ans, était une évidence. On a tout vécu dans cette salle. Aujourd’hui, c’est 250 licenciés et au-delà de l’aspect sportif, nous avons une dimension sociale avec une vraie mixité, beaucoup de pratiquantes et des jeunes de ce quartier qui ont émergé pour jouer au niveau national ou sont devenus bénévoles dans le club ou dans d’autres associations. Il y a énormément de gamins du quartier qui découvrent le sport, notamment le hand ici, à deux pas de chez eux. Et ça commence dès le plus jeune âge puisque le HBLM est le seul club de sport collectif à prendre les enfants dès l’âge de 3 ans. »
Il faut les voir ces bouts de choux bondir de cerceau en cerceau, slalomer entre les plots pour envoyer le ballon dans la cage gardée par une peluche.
Le club qui évolue en pré-nationale ne peut pourtant pas jouer dans la salle Maillebois trop petite, plus adaptée à ce niveau de compétitions ni à l’accueil du public toujours nombreux : « Nous avons des créneaux dans une autre salle de la commune, mais nous devons gérer en fonction des autres disciplines. Avec cette nouvelle salle dans le quartier, nous pourrons viser plus haut, apporter une nouvelle dynamique au club et au quartier. »
« Nous allons pouvoir lancer un vrai projet sportif pour donner de nouvelles perspectives aux jeunes qui viendront alimenter notre équipe première plutôt que d’aller jouer ailleurs », ajoute Patrick Nyanssa, originaire du Cameroun. « Quand je suis arrivé ici en 2007, c’est le seul club qui m’a accueilli, m’a fait passer tous mes diplômes. C’est un club familial avec de belles valeurs. Des valeurs que nous voulons transmettre. »
L’autre club qui a vu le jour dans cette salle, c’est le Longuenesse Futsal Club. Asik Bilhal a grandi dans le quartier Maillebois, il y a frappé ses premiers ballons et est aujourd’hui président du LFC : « Nous serons bientôt 200 licenciés avec des jeunes qui viennent de tous les secteurs de la commune, de Saint-Omer et d’autres villes. On ne refuse personne. Pour beaucoup de jeunes, c’est plus qu’un club, c’est comme une famille, avec ses valeurs. C’est un plaisir de les voir soudés, épanouis, conscients qu’ils ne représentent pas un club ou un quartier, mais une agglomération où l’on se sent bien ensemble. »
Forcément, la réhabilitation de l’ancienne salle et la création d’une seconde donneront un second souffle à ces deux clubs. L’équipement bénéficiera aussi aux écoles du secteur qui pourront y pratiquer un large éventail de disciplines.
Photos F.Berteloot/CD62