« L’accès à la santé partout et pour tous est un véritable enjeu de solidarité », répète Jean-Claude Leroy. Si la santé est une politique publique élaborée par l’État, applicable sur l’ensemble du territoire national, elle fait l’objet depuis une dizaine d’années d’un mouvement de territorialisation, incarné par les Agences Régionales de Santé. « Au-delà du partenariat, primordial, avec l’Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France, le Département est l’échelonessentiel du dispositif relatif à l’action sociale et médico-sociale », précise le président du Département. « Il est ainsi responsable et assure le financement de la Protection Maternelle Infantile. Il est compétent pour autoriser la création de certains établissements et services sociaux et médico-sociaux et pour gérer certains établissements d’hébergementpour personnes âgées dépendantes. Il élabore des schémas d’organisation sociale et médico-sociale, notamment celui relatif aux personnes handicapées. » Le Département mène également des actions volontaristes, « comme l’ouverture de centres de santé en salariant des médecins généralistes », souligne Jean-Claude Leroy.

4 questions à Maryse Cauwet, vice-présidente en charge des personnes âgées et de la santé


Que fait le Département dans les domaines de la prévention et de la promotion de la santé ?

Le Département se positionne comme un acteur clé dans ces domaines, tant par la loi que par une multitude d’initiatives volontaristes. Engagé auprès de tous les publics, de la naissance à la fin de vie, il déploie des actions ciblées pour répondre aux besoins spécifiques des personnes.

À titre d’exemple, le Département a adopté en septembre 2023 l’Engagement handicap inscrivant cette priorité au coeur des politiques départementales, dans chacune des compétences de la collectivité. Une dynamique pour s’engager en faveur de la diversité et de l’inclusion de tous, portée par notre vice-présidente Karine Gauthier.

De plus, il accorde une attention particulière aux personnes âgées, en situation de handicap et à leurs aidants, finançant chaque année des centaines d’actions de prévention pour lutter contre la perte d’autonomie. En 2025, plus de 11 000 personnes ont ainsi profité de ces initiatives. "

Le Département est la collectivité de la proximité, cela se traduit-il dans l’accès aux soins ?

" Face à la désertification médicale, le Département a lancé, dès 2020, une politique volontariste pour améliorer l’accès aux soins.

En collaboration avec les communes et les intercommunalités, il a mis en place des centres de santé en salariant des médecins généralistes. Actuellement, six médecins, en contrat à temps plein ou partiel, exercent dans trois centres de santé : Oye-Plage, Sallaumines, ainsi qu’à Ardres et Alquines. Cette stratégie vise à rapprocher les services de santé des populations, en particulier celles des plus vulnérables. À ce jour, plus de 6 200 patients ont été pris en charge, avec plus de 30 000 consultations réalisées, témoignant de l’impact de cette initiative sur le terrain. "

Quelles sont ses interventions auprès des publics fragiles (personnes âgées, handicapées, enfants) ?

" Le Département concentre ses efforts sur la prévention, notamment pour les personnes âgées, qui sont particulièrement exposées à une perte d’autonomie. L’objectif est de retarder cette perte grâce à des actions soutenues par la commission des financeurs de la prévention. En 2025, plus de 3 200 000 € seront dédiés à ces initiatives, qui concernent non seulement les personnes âgées, mais aussi leurs aidants. Le Service Public départemental de l’autonomie contribue notamment au repérage des fragilités en amont, permettant ainsi d’agir avant l’apparition des premiers signes de perte d’autonomie. De plus, depuis 2023, le Département travaille avec les caisses primaires d’assurance maladie pour lutter contre le renoncement aux droits et aux soins.

Le Département du Pas-de-Calais conforte sa volonté de maintenir à domicile et dans de bonnes conditions les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie en négociant une offre de téléassistance ouverte à tout habitant du Pas-de-Calais en ayant besoin. Ce qui permet d’offrir la téléassistance de base à un tarif préférentiel de 6,84 € (abonnement mensuel) pour tout habitant du Pas-de-Calais, et des tarifs négociés pour de nombreuses options : le détecteur de chute, le détecteur de gaz, le détecteur de fumée, la montre géolocalisée, le chemin lumineux. "

Quel est alors l’état de santé du Pas-de-Calais ?

" Quand le Département et tous les acteurs de la santé travaillent ensemble, dans le domaine de la prévention notamment, on obtient de bons résultats. L’Agence régionale de santé a livré récemment des chiffres encourageants : sur 10 ans, le taux de mortalité lié à l’alcool a baissé de 10 % dans le Pas-de-Calais et la mortalité liée au tabac a chuté de 11 %. Le Département suit également de près la modernisation du parc hospitalier, de Saint-Omer à Lens où nous nous sommes mobilisés avec énergie et avec nos partenaires pour que le nouvel hôpital devienne une réalité. Le Département a réalisé les accès routiers depuis la rocade minière.

Ce Centre hospitalier de Lens sera à la pointe de la modernité. Si dans l’accès aux soins et la prise en compte de la démographie médicale, la situation reste délicate (78 médecins généralistes pour 100000 habitants dans le Pas-de-Calais contre 83 au niveau national), le Département, toujours en cohérence avec tous les acteurs de la santé, s’efforce d’accompagner ou de trouver des solutions. Nous avons le même souci de répondre aux questions que soulèvent les problèmes de santé mentale. Toujours sans oublier que c’est bien l’État qui porte la responsabilité sur le champ sanitaire. "

Les MDS - Maisons du Département Solidarité et les Maisons de l’autonomie qui leur sont  rattachées ont une mission d’accueil, d’information et d’orientation pour aider les habitants dans les domaines de l’insertion sociale et professionnelle, de l’accompagnement des enfants et des familles, des personnes âgées, du handicap, du logement, de la santé : en savoir plus sur les MDS sur pasdecalais.fr.

4 questions à Évelyne Nachel, vice-présidente en charge de l’enfance, de la famille et de la PMI


La PMI - Protection maternelle est infantile - fête ses 80 ans. Quelle est l’implication du Département ?

" À travers Naître et grandir avec la PMI, le Département affirme une conviction forte : la santé se construit dès le plus jeune âge, au plus près des familles, grâce à une présence territoriale solide et des réponses adaptées dès la période des 1 000 premiers jours jusqu’aux 6 ans de l’enfant. La PMI dans le Pas-de-Calais, ce sont 154 lieux de consultations infantiles, 20 lieux destinés aux consultations pré et post-natales, 9 médecins titulaires et 34 médecins vacataires, 32 sages-femmes, 150 puéricultrices, 24 puéricultrices cheffes de services locaux. En 2024, 3 294 femmes enceintes ont bénéficié d’un suivi médical par la sagefemme ; 7 535 consultations prénatales et postnatales ; 23 600 consultations d’enfants ; 29 000 visites à domicile ; 12 800 bilans de 4 ans en école maternelle.

La PMI, c’est aussi la prévention dans le domaine de la santé sexuelle grâce aux professionnels des centres de santé sexuelle, auprès des ados, mais aussi de tout public adulte : 9 877 consultations médicales de santé sexuelle en 2024 ; 3 616 entretiens de conseil conjugal ; 1 733 actions collectives EVARS - Espaces vie affective, relationnelle et sexuelle - pour 43 193 usagers sensibilisés. "

Quelles sont les actions concrètes et innovantes déployées par le Département ?

" Le Département généralise en 2026 ARIANE, un dispositif de contact universel à destination des femmes enceintes dès la déclaration de grossesse. Ce dispositif basé sur une prise de contact téléphonique précoce permet aux femmes enceintes de bénéficier d’un temps d’échanges et d’informations avec une sage-femme et à la suite de ce premier contact une proposition d’entretien prénatal précoce peut être planifiée en consultation ou au domicile.

L’action Attente Active, déployé sur les territoires avec l’appui financier du Département et de l’ARS, propose des ateliers gratuits pour les enfants de 2 à 5 ans présentant des troubles du développement ou du comportement, en attente d’un bilan ou d’une prise en charge spécialisée. Ce dispositif aide les parents à mieux comprendre les besoins de leur enfant, à renforcer le lien affectif et à trouver les ressources adaptées, grâce à des ateliers animés par des éducatrices, psychologues, ergothérapeutes ou art-thérapeutes.

L’APPI - Accompagnement à la Parentalité Pédagogique et Inclusif - accompagne, quant à lui, les parents porteurs de handicap dans leurs pratiques éducatives, en favorisant une relation bienveillante et inclusive au sein des familles. Le Département assure un accès équitable à la vaccination, garantissant que tous les enfants puissent bénéficier des protections recommandées."

Comment le Département aborde-t-il la question de la santé des ados ?

" Le Département dispose sur son territoire de 3 Maisons des Adolescents, structures pluridisciplinaires (cofinancées par l’Agence Régionale de Santé) qui constituent des lieux ressources sur l’adolescence et ses problématiques, à destination des adolescents (de 10 à 20 ans), des familles et des professionnels. Elles apportent un soutien, un accompagnement et des informations nécessaires au développement de leur parcours de vie. Les MDA contribuent au repérage des situations à risques et à la prévention de la dégradation de situations individuelles. L’objectif principal des MDA est d’apporter des réponses pertinentes et adaptées aux besoins des adolescents, notamment en ce qui concerne leur santé et leur bien-être, en articulation et en complémentarité des dispositifs existants sur le Territoire. Les MDA permettent d’offrir aux adolescents, un espace d’accueil, d’écoute neutre, ouvert et non stigmatisant, conforme à la temporalité de l’adolescent, et une prise en charge médico psychologique et somatique, mais aussi juridique, éducative et sociale. "

La santé mentale est-elle prise en compte par les MDA ?

" Les Maisons des Adolescents évoquent et/ou prennent en charge toutes les préoccupations propres à l’adolescence : sexualité, puberté, le corps, les questions identitaires, l’équilibre alimentaire, les relations aux autres (amicales, familiales, amoureuses), la communication, la confiance en soi, l’estime de soi, la violence, le harcèlement, le mal-être, les prises de risques, les ruptures familiales, scolaires, les troubles du comportement, les difficultés éducatives, les addictions…aussi bien auprès des adolescents que de leurs parents. Plus récemment sur le champ de la santé mentale, les MDA ont un rôle essentiel et participent aux différentes instances territoriales existantes (exemple : Contrats locaux de Santé, Conseils locaux de santé mentale, Projets territoriaux de santé mentale…) Les MDA offrent un accueil et un parcours adaptés notamment aux adolescents qui ont tendance à rester en dehors des circuits plus traditionnels."

 

03 21 21 62 33 : un numéro unique pour les Centres de santé sexuelle

Les Centres de santé sexuelle en 2024, ce sont :

  • 10 000 personnes prises en charge en consultation médicale
  • 49 193 personnes sensibilisées dont 31 542 en milieu scolaire
  • 1 733 actions collectives dont 1 168 en milieu scolaire