Créée en 1945, après la Seconde guerre mondiale, la Protection Maternelle et Infantile ou PMI a profondément marqué l’histoire de la santé publique en France en contribuant à réduire la mortalité infantile et à accompagner les familles. 

Depuis la loi de décentralisation de 1982, les activités de PMI sont exercées par les Départements et la PMI est en charge des missions de santé publique. 

 

Initialement créée pour lutter contre la surmortalité infantile, la PMI se définit par deux grandes missions principales, détaillées dans le texte officiel du 2 novembre 1945, qui s’ajoute aux décrets du code de la famille :

  • La première mission s’oriente sur un axe parental avec l’établissement du certificat médical prénuptial garantissant la bonne santé du couple avant mariage et l’instauration des consultations pré et post-natales facilitant l’accès aux consultations médicales réalisées à l’époque par un médecin.

Les femmes enceintes bénéficient d’un dépistage systématique de la syphilis et de la tuberculose, maladies infectieuses très répandues à l’époque et extrêmement contagieuses, pour lesquelles un traitement et une vaccination existent. La PMI devient un véritable acteur de santé publique dans la prévention. 

  • La seconde mission est la protection de la santé des enfants. Sous la surveillance de l’assistante sociale, nourrices et parents doivent pouvoir justifier des soins apportés aux enfants avant leur scolarisation soit entre 0 et 6 ans. En parallèle, un accompagnement social et des mesures de protection peuvent compléter ses missions lors des visites à domicile. Sauvegarder la santé ou la vie de l’enfant apparaissent comme une priorité dans l’ordonnance de 1945.

Le carnet de santé est alors obligatoirement distribué aux enfants. 

C’est dans les années 50 que la PMI devient progressivement un service départemental, chargé d’organiser des consultations pour les nourrissons, des actions de prévention et de suivi médical pour les enfants de moins de 6 ans, mais aussi d’accompagner les futures mères pendant la grossesse.

En 1975 Les sages-femmes intègrent progressivement les équipes de PMI, l’accès aux soins médicaux s’accentuent auprès des femmes enceintes.

 

Dans les années 80, la date clef de 1982 acte la gestion de la PMI par les Départements. En 1983, la gestion des Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF, maintenant Centres de santé sexuelle) est déléguée aux conseils départementaux, facilitant la diffusion de l’accès à l’éducation à la vie affective et sexuelle et le contrôle de la délivrance de la contraception.

Dans les années 2000, la PMI se mobilise autour de la prévention des violences faites aux enfants, du soutien à la parentalité, du dépistage précoce des troubles du développement et de l’accompagnement des familles vulnérables.

En 2016, avec la loi de modernisation du système de santé, la PMI est confirmée comme acteur essentiel de la prévention précoce, notamment dans le cadre du parcours des 1 000 premiers jours de l’enfant.

Aujourd’hui, la PMI demeure un service public de proximité, gratuit et accessible à tous. Elle est un repère essentiel pour les parents et les enfants, contribuant à la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.

 

En 2025, la PMI dans le Pas-de-Calais, c’est :

  • 154 lieux de consultations infantiles
  • 20 lieux destinés aux consultations pré et post-natales
  • 9 médecins titulaires et 34 médecins vacataires
  • 32 sages-femmes de PMI
  • 168 puéricultrices

Témoignages

Christel Delecaut, responsable du service départemental de PMI 

« La PMI : une vocation, un engagement pour moi » 

« Puéricultrice depuis 2000, j’ai intégré le Département du Pas-de-Calais en 2009 en tant que puéricultrice de PMI auprès des familles calaisiennes, avant de gérer le service local de PMI de Calais 1.

Forte d’une expérience en pédiatrie et en éducation thérapeutique chez l’enfant, j’ai toujours eu envie de m’engager dans l’accompagnement auprès des familles et des enfants, au plus proche de leur quotidien.

J’ai toujours eu à cœur d’apporter des conseils les plus adaptés à leurs contraintes, leurs capacités et leurs compétences. J’ai alors découvert tout un panel de possibilités au service des familles. La richesse partenariale et les spécificités du territoire m’ont permis de m’engager dans des projets comme l’accompagnement auprès des mamans mineures, des parents porteurs de handicap, ou en situation d’illettrisme, en lien avec des acteurs de terrain. C’est un métier passionnant où nous devons nous adapter constamment aux situations rencontrées et agir au mieux pour les enfants. »